Interview de Jean-Yves Ferrand, infirmier de recherche au Luxembourg Institute of Health

Interview de Jean-Yves Ferrand, infirmier de recherche au Luxembourg Institute of Health

Jean-Yves Ferrand est un infirmier de recherche et travaille au Centre d’Investigation et d’Épidémiologie Clinique (CIEC), une unité spécialisée en recherche clinique.

Il travaille actuellement pour NCER-PD, une étude clinique sur la maladie de Parkinson dont l’objectif est de mieux comprendre cette maladie et de développer des méthodes de diagnostic précoces et des traitements personnalisés.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Jean-Yves, infirmier de recherche au Centre d’Investigation et d’Epidémiologie Clinique (CIEC) du Luxembourg Institute of Health (LIH) depuis 2011. Je suis marié, j’ai deux filles de 12 et 10 ans, je suis passionné d’apiculture, j’aime la nature et les randonnées le dimanche en famille et entre amis!

En quoi consiste votre travail ?

Je travaille sur différentes études en recherche clinique dans des domaines variés : oncologie, maladies infectieuses, santé publique et neurologie avec notamment cette étude sur la maladie de Parkinson.

Deux mots sur l’étude Parkinson ?

Cette étude a débuté il y a un an. Elle a pour objectif de développer de nouvelles méthodes de diagnostic et nouveaux traitements. Notre but est d’atteindre 1600 participants en 4 ans : 800 patients et 800 personnes contrôles. Nous sommes, au LIH, responsables du recrutement de ces personnes contrôles.

Nous avons besoin majoritairement d’hommes de plus de 40 ans. Pourquoi ? Car les deux groupes de participants, patients et contrôles, doivent coïncider et la majorité des patients sont des hommes de plus de 40 ans.

Quel est votre rôle dans l’étude Parkinson?

Je suis responsable de la coordination au niveau du CIEC, du recrutement des contrôles et de la gestion des rendez-vous de l’équipe des cinq infirmiers qui assurent les consultations.

Mon rôle est aussi de collecter des données de qualité pour les chercheurs; c’est une tâche bien plus compliquée et précise qu’on ne l’imagine. Les données doivent être parfaitement comparables entre chaque participant, ce qui implique que les méthodes de travail de tous les membres de l’équipe doivent être parfaitement uniformisées sous peine de fausser l’étude. Mon rôle est donc de m’assurer que tous les infirmiers de recherche poseront précisément les mêmes questions lors des questionnaires, que les gestes techniques soient strictement les mêmes, que les différents appareils soient réglés de manière précise, que les données du participant soient bien encodées etc…

Pourquoi avez-vous besoin de personnes saines ?

Pour pouvoir développer ces nouvelles méthodes de diagnostic, nous devons étudier les patients atteints de Parkinson mais aussi les personnes saines. Nous comparons les résultats des deux types de personnes et tentons de mettre en évidence des différences notamment au niveau génétique afin d'identifier un possible schéma de la maladie, mieux la prévenir et mieux la traiter.

Pourquoi est-il important de participer ?

Sans recherche clinique et sans volontaires prêts à participer, aucun nouveau traitement ne pourrait voir le jour ! De même il ne pourrait y avoir des avancées dans les connaissances de certaines maladies dont la maladie de Parkinson.

Que diriez-vous aux gens qui hésitent encore à participer ?

Cette étude ne nécessite la prise d’aucun médicament, elle n’est pas douloureuse et le seul effet secondaire possible reste un petit hématome post-prise de sang, mais nous sommes des professionnels et cela n’arrive que très rarement!

Aussi, comme je dis souvent « dans l’étude, vous êtes un numéro, mais nous ne vous considérerons jamais comme un numéro ». Cette étude ne demande pas un gros investissement en temps, un rendez-vous de plus ou moins deux heures et demie et un de une heure et demie suffisent ! Nous sommes conscients de vos contraintes personnelles et professionnelles, c’est pourquoi nous essayons d’être le plus flexible possible pour les rendez-vous. Nous nous adaptons à vos horaires, multiplions les lieux de consultation (Clinique Parkinson-CIEC, CHEM, Ettelbruck prochainement, et disposons désormais d’une équipe volante, ce qui nous permet même de nous rendre sur votre lieu de travail ou associations) et vous donnons la possibilité de venir accompagnés !

En passant un peu de temps avec nous, vous contribuez à faire avancer la recherche…et aurez l’occasion de rencontrer une équipe pro et sympa !

Qu’est ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?

Ce qui me plaît le plus dans mon métier, c’est de travailler dans des domaines très variés (oncologie, maladies infectieuses, santé publique, neurologie…) en ayant des activités très différentes (organisation d’étude, gestion des calendriers, réalisation de visites patients/participants, mise en place de procédures de qualité…) avec des personnes de différents horizons (médecins, chercheurs, pharmaciens…) et de différentes unités de différents hôpitaux.

Dans le cadre très strict des protocoles d’études cliniques, nous avons donc aussi la place pour l’autonomie, la créativité et la flexibilité.